Conseil de prud'hommes : la procédure au fond
La procédure dite "au fond" est la procédure "normale" devant le Conseil de prud'hommes. Elle se distingue de la procédure de référé qui est une procédure d'urgence.
Etape 1 : La saisine du Conseil de prud'hommes
Le Conseil de prud'hommes est saisi par voie de requête. C'est une demande écrite dans laquelle le demandeur (le salarié par exemple) expose les motifs de son recours (contestation de licenciement, rappel de salaires ...) et ses demandes (salaires, dommages et intérêts, indemnités de rupture, remise de documents de fin de contrat ...).
L'avocat n'est pas obligatoire devant le Conseil de prud'hommes.
Si vous n'avez pas d'avocat, vous pouvez remplir la requête ci-après et l'envoyer au Conseil de prud'hommes compétent. Il faut y joindre toutes les pièces justificatives de votre demande (contrat de travail, bulletins de paie, lettre de licenciement ...).
Si vous avez un avocat, il se chargera de rédiger la requête et de la déposer auprès du Conseil de prud'hommes compétent pour vous.
Etape 2 : L'audience de conciliation
Après l'enregistrement de votre requête, les parties (le salarié et l'employeur) seront convoquées à une première audience : l'audience de conciliation. L'audience se déroule devant le Bureau de conciliation et d'orientation du Conseil de prud'hommes.
Si le salarié et l'employeur parviennent à un accord, le Conseil de prud'hommes rédige un procès-verbal de conciliation qui reprend les termes de l'accord intervenu. La conciliation met fin à la procédure.
Si le salarié et l'employeur n'ont pas trouvé d'accord lors de cette audience de conciliation, la procédure se poursuit devant le Conseil de prud'hommes.
Etape 3 : La phase de la mise en état
En cas d'échec de la conciliation, un calendrier de procédure sera fixé par le Conseil de prud'hommes pour permettre aux parties d'échanger leurs arguments (conclusions) et leurs pièces. C'est la phase de la mise en état.
Cette phase comporte généralement plusieurs audiences de procédure, appelées "audiences de suivi" ou "audiences de mise en état". Ces audiences permettent au Conseil de prud'hommes d'assurer le suivi de la phase de la mise en état.
Pendant la phase de la mise en état, chaque partie produit à tour de rôle ses conclusions (arguments) et pièces, selon le rythme fixé par le Conseil de prud'hommes.
La phase de la mise en état va durer tant que les parties n'ont pas produit tous leurs arguments et pièces. Sa durée peut varier de quelques mois à quelques années, selon la complexité de l'affaire.
Il faut compter une durée minimale de 8 mois.
Etape 4 : L'audience de plaidoirie
Lorsque les parties ont échangé tous leurs arguments et pièces, l'affaire est en état d'être plaidée.
Le Conseil de prud'hommes fixe alors une audience de plaidoirie devant le Bureau de jugement du Conseil de prud'hommes. Il s'agit en principe de la dernière audience. La présence des parties n'est pas obligatoire si elles sont représentées par un avocat.
Lors de l'audience de plaidoirie, le demandeur (généralement, le salarié) ou son avocat plaide en premier. C'est ensuite au tour du défendeur (généralement, l'employeur) ou de son avocat.
Après les plaidoiries, le Conseil de prud'hommes peut poser des questions complémentaires au salarié ou à l'employeur, selon le cas.
Etape 5 : Le délibéré
A l'issue de l'audience de plaidoirie, le Conseil de prud'hommes annonce une date de délibéré, c'est-à-dire la date à laquelle il rendra son jugement. Cette date est donnée à titre indicatif.
Etape 6 : Le jugement
Lorsque le jugement est rendu, le Conseil de prud'hommes le notifie, par courrier recommandé avec AR, au salarié et à l'employeur.
L'une des parties devra ensuite signifier le jugement à l'autre partie. Généralement, il s'agit de la partie qui a gagné le procès qui procède à la formalité de signification. Cette formalité a pour but de faire courir le délai de recours (appel) contre le jugement.
Le jugement ne deviendra définitif qu'après l'expiration du délai d'appel.